Regards philosophiques (237)
Thème :
« L'amour, quel amour ? »
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Après l’horreur du 13 novembre, l’amour dont je parlerai en premier, est l’amour de mon prochain, cet amour du genre humain que l’on nomme aussi philanthropie, c’est l’amour qui nous manque le plus. Ce fut, une fois de plus dans l’histoire, l’amour d’un dieu qui se substitue à l’amour des hommes, et qui se transforme en haine de l’autre. Je préfère et je retiens cette belle définition d’Edgar Morin « L’amour est notre seule vraie religion ».
Après ce nécessaire rappel, et tout à la fois hommage aux victimes, nous allons, car il reste toujours l’amour de la vie, évoquer tous ces aspects de l’amour : ce que nous aimons – qui nous aimons – comment nous aimons.
Au cœur du sujet, et c’est bien du cœur dont il s’agit, l’amour Éros est incontournable, le dictionnaire d’éthique et de philosophie morale, des Presse Universitaires de France, donne une définition intéressante : « L’amour (Éros) est la plus puissante, et la plus caractéristique des émotions humaines par sa capacité à donner, de façon souvent assez soudaine, un sens à la vie, à infléchir, orienter et parfois façonner les perceptions, les pensées et même les actes… On décrit souvent l’amour comme la plus irrationnelle des émotions. »
Et c’est parce qu’il est source des plus grandes, des plus puissantes, et des plus belles émotions qu’il est symbolisé par le cœur, ce cœur qui s’emballe, qu’on ne contrôle plus quand on tombe en amour (pour le dire comme nos amis anglais).
Et c’est parce qu’il est source des plus grandes, des plus puissantes, et des plus belles émotions qu’il est symbolisé par le cœur, ce cœur qui s’emballe, qu’on ne contrôle plus quand on tombe en amour (pour le dire comme nos amis anglais).
Et c’est bien parce que c’est une émotion, émotion qui (pour le dire comme Spinoza) toujours précède les sentiments, qu’il échappe à notre contrôle, qu’il échappe à la raison comme à la morale, qu’il est du domaine de la psychologie des sentiments, c’est pour tout cela qu’il n’en finira pas de nous passionner.
Pour le philosophe Husserl l’amour crée de la transcendance dans l’immanence, c’est pour lui une dimension sacrée ; « Sans ce penchant pour une personne / l’Être aimé. / Sans les ailes que ça vous donne, / d’être aimé. / ….On reste au ras des pâquerettes ». (Alain Souchon)
L’aspect irrationnel de ce « grand ressort de l’existence », cette exaltation nous fait parfois sortir de nous, peut nous mettre « hors sol », et alors nous expérimentons des moments sublimés, irremplaçables. Et que cet amour ne soit pas éternel, qu’importe, il aura été vrai, il aura été pur à l’instant où il fut ainsi ressenti. Que de romans, sur le thème de l’amour, que d’épopées, de poésies, que de chansons, que de films, de tragédies, ont colonisé notre conscience : d’Héloïse et Abélard à Phèdre, et même jusqu’à Pretty woman, se construit en nous cet édifice précieux, virtuel, du sentiment d’amour.
L’aspect irrationnel de ce « grand ressort de l’existence », cette exaltation nous fait parfois sortir de nous, peut nous mettre « hors sol », et alors nous expérimentons des moments sublimés, irremplaçables. Et que cet amour ne soit pas éternel, qu’importe, il aura été vrai, il aura été pur à l’instant où il fut ainsi ressenti. Que de romans, sur le thème de l’amour, que d’épopées, de poésies, que de chansons, que de films, de tragédies, ont colonisé notre conscience : d’Héloïse et Abélard à Phèdre, et même jusqu’à Pretty woman, se construit en nous cet édifice précieux, virtuel, du sentiment d’amour.
Le débat philosophique fait appel à la raison, et là nous traitons d’un sujet de déraison, alors l’amour serait-il les vacances de la raison, « Quand vous êtes amoureux » écrit l’auteure Katherine Pancol, dans « Les yeux jaunes des crocodiles, « vous avez 90% du cerveau qui ne fonctionne plus ».
Je n’aborde là qu’un aspect de l’amour, l’amour passion, l’inclination sexuelle, l’amour romantique, alors qu’il est bien sûr d’autres formes d’amour. Par exemple, le dictionnaire Lalande donne aussi comme définition : « Nom commun à toutes les tendances attractives.., tel l’amour des parents, des enfants, et toutes inclinations individuelles… ». J’ajouterai que si on passe du substantif « amour » au verbe aimer, la polysémie du verbe ouvre des champs divers.
Et enfin, pour ne pas déflorer le sujet, je vous laisse le soin également d’évoquer, et, cet aspect de l’amour, et toutes les formes d’amour.
Et enfin, pour ne pas déflorer le sujet, je vous laisse le soin également d’évoquer, et, cet aspect de l’amour, et toutes les formes d’amour.
Et maintenant, – parlez-nous d’amour !
(A SUIVRE)
Extraits de restitution d'un débat du café-philo
Avec nos remerciements