Regards philosophiques (273)

Publié le par G-L. / J. C.

« Le destin des hommes dépend-t-il
de la volonté des hommes ? »
 
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Débat :

  Nous avions déjà abordé d’une certaine façon le rôle des hommes sur leur histoire, avec le débat : « Les hommes ont fait l’histoire, ou quelques hommes ont fait l’histoire ? »
De fait, nous allons une fois de plus nous poser cette question qui reçoit bien des diverses réponses. Oui, nous dirons que hommes et femmes, nous devons, et nous pouvons agir et déterminer le destin de la société dans laquelle nous vivons. Et nous trouvons surtout cette façon d’envisager la chose chez les militants convaincus, purs, enflammés, qui veulent participer à créer le monde de demain, ceux qui ne doutent pas un instant que leur combat, leur façon d’envisager la société « demain, sera le genre humain ».

Mais la réalité toujours nous rattrape, la réalité des faits existants et passés, nous montre que parfois toute l’énergie, toutes les énergies ne suffisent pas à influer sur le cours d’événements qui semblent inexorables, et qui finissent pas arriver. Finalement ce thème est essentiellement un thème politique, le destin d’une société est pour partie la conséquence et l’enchaînement de faits, de situations survenues sans qu’on puisse vraiment les imputer à quelqu’un, à un groupe, et puis il y a des orientations qui cette fois ne sont pas le fruit du hasard, mais le résultat d’actions intentionnelles.

Si nous regardons dans l’histoire des peuples, on ne voit qu’assez rarement des moments où les hommes, quand je dis les hommes, je pense le peuple majoritairement engagé, le peuple exerçant sa souveraineté, le peuple s’affranchissant des pouvoirs absolus, prenant son destin en mains.
Ces instants ce sont les Révolutions. Mais presque toujours ce pouvoir du peuple, se trouve dévoyé, la Révolution récupérée, laquelle finit parfois par être méconnaissable.
Cette faculté pour le peuple de participer à son destin, demande aussi et surtout un niveau d’éducation, afin qu’il soit le plus souvent en mesure de juger par lui-même, pour ne pas tomber pieds et mains liées dans les filets des propagandes de toutes sortes.
Lorsque les hommes n’ont plus aucune ambition pour la société dans laquelle ils vivent, cette société est en danger. La désaffection du politique aujourd’hui semble être cette société sans désir d’avenir, sans espoir, société résignée, avec ses tristes consolations de consommateurs, captés sans cesse par le désir des besoins qu’on lui crée.
Est-ce qu’on n’aurait pas le type de gouvernement qu’on mérite ?
Quand on ne sème pas une terre, elle reste aride. On n’est pas l’habitant d’une terre qu’on ne cultive pas. Nous semblons en panne d’avenir ?

Il y trois choses à définir dans la question : d’abord qu’est-ce qu’on entend par, destin d’une société ? Est-ce qu’il y a quelque chose de divin, ou parle t-on d’avenir, de futur ? Puis on parle de volonté. La volonté ça peut être un acte, il peut être bon, il peut être mauvais. Et enfin les hommes : quels hommes ? Les individus qui sont autour de cette table ? Quel groupe d’homme. Voire quel lobbying ? etc. Parce que je pense que le futur d’une société est toujours lié à des hommes, et c’est forcément toujours les mêmes. C’est-à-dire, que la volonté des hommes de bonne volonté ; c’est différent au Qatar où le futur de cette société est essentiellement lié aux décisions d’un certain nombre d’hommes.
Puis, dans un autre domaine, en ce moment la COP21 va prendre un certain nombre de décisions qui vont engager notre avenir, décisions bonnes ou mauvaises, à moins qu’ils décident de ne pas décider.

Donc, le futur d’une société est toujours lié aux hommes, sauf que, quand on parle de ça, il faut évoquer la notion de pouvoir, qui a le pouvoir ? Le pouvoir de décider du futur d’une société. Les hommes politiques auraient le pouvoir. Et qui a les contre pouvoirs ?
Chaque fois qu’on regarde vers le futur d’une société, qu’on prend des exemples précis comme hier la Résistance, et aujourd’hui la Syrie avec Daesh, on se rend compte que ce qui est dit d’un point de vue, peut aussi être contredit ; ainsi, si les Résistants avaient été seuls contre le fascisme hitlérien qu’auraient-ils pu faire ? Mais, par ailleurs, si il n’y avait pas eu la Résistance qui préparait le terrain, est-ce qu’il y aurait eu le débarquement ?
Aujourd’hui pour les hommes de bonne volonté, leur pouvoir sur le futur de la société est un peu limité, mais c’est quand même les hommes qui imposent un certain nombre de choses.

Est-ce que tout le monde a le pouvoir. Oui ! Je pense qu’en grande partie nous avons le pouvoir. Il y a le pouvoir gouvernemental, et il y a le pouvoir de ceux qui mettent un bulletin de vote dans l’urne.

Je fais une grande différence entre destin, avenir et futur. Le destin étant ce qui ne dépend pas de nous, et la volonté échoue face au destin. En revanche, l’avenir c’est « ce qui est à venir », donc, cela peut être construit, imaginé, pensé et analysé avant d’être mis en place. Le futur, lui « est un temps vide […] que l’avenir viendra combler ». Donc, si on peut le combler c’est aux hommes qu’il appartient de le faire ; et pour cela il faut qu’ils utilisent l’intelligence en vue de progresser, en utilisant la politique, le vote, en s’intéressant aux démarches et avancées scientifiques, et de leur respect des valeurs éthiques, de la morale…

 

                                                                  (A SUIVRE)

 
Extraits de restitution d'un débat du café-philo
Avec nos remerciements

Publié dans culturels

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