Internet
puisque se discute à l'Assemblée Nationale, le projet de loi
« Création et internet » ou HADOPI, nom de la future haute autorité,
qui entend lutter contre le « piratage » et protéger le droit d'auteur.
Ambitions annoncées, avouées peut-être louables bien qu'il soit prévisible
que techniquement la « copie » sera difficile à « surveiller », à éviter...
D'autre part, pourquoi cette nouvelle entité dépendrait-elle du gouvernement,
donc du pouvoir politique et non, comme logiquement, du pouvoir judiciaire ?
Au terme de ces débats animés, après le vote des parlementaires,
nous « cliquerons » tous pour voir ce qu'il en sera très précisément advenu.
Cela dit, il ne faudrait pas, au nom d'une plus grande protection sécuritaire,
essayer de réduire plus ou moins la liberté de l'ensemble des internautes
et sanctionner les « surfeurs » qui se trouveraient illicitement impliqués à leur insu.
Bien sûr, nous le savons tous, sur la « toile » on trouve de tout :
des informations sérieuses, d'autres fausses ou malhonnêtes, des rumeurs,
des échanges intéressants, des recherches fructueuses, des risques potentiels...
A chacun, dans cette vie virtuelle, comme également dans la vie réelle,
de s'y frayer avec discernement sa route tout en maîtrisant sa direction,
de s'y promener avec la prudence qui sied à tout piéton traversant une rue,
de s'y conduire avec l'attitude qu'adopte tout chauffeur conscient au volant !
Surfer, n'est pas, non plus, un cheminement toujours tranquille !
Pour autant, tout un chacun reconnaîtra bien volontiers que, déjà,
cet « outil », ce moyen de communication a bouleversé notre quotidien
et va le modifier encore davantage dans les prochaines années.
Son développement, impressionnant, va se poursuivre et gagner,
de plus en plus, toutes les couches de la population, toutes les générations.
C'est qu'il offre, à celui qui le désire, la possibilité de lire des messages,
de s'informer très largement et d'une manière beaucoup plus diversifiée,
de se cultiver en ayant accès à des richesses culturelles infinies
mais, aussi et surtout, il permet à quiconque le souhaite vraiment
d'écrire, de s'exprimer, de commenter, de critiquer, de produire,
de transmettre, d'être lu... parfois par des milliers d'anonymes.
Une révolution... Assurément, sans précédents ! Le train est en marche !
Et cette « longue marche » dont nous ne percevons, encore aujourd'hui,
que les prémices ne s'arrêtera pas de sitôt ! Quoique l'on dise, fasse !
Qu'on le regrette on non, là n'est d'ailleurs pas la question,
le pouvoir, et quel qu'il soit, s'en trouve inconsciemment discuté,
petit à petit dilué, progressivement partagé, plus ouvertement contesté.
Du coup, la citoyenneté, pour tous ceux qui en font une démarche volontaire,
devient et deviendra, grâce à tous les réseaux qui se tissent ici, là,
avec le temps, plus courante, plus pertinente, plus exigeante.
En quelque sorte, d'autres perspectives... un autre projet de civilisation !
Comment ne pas y adhérer ?