Des chrysanthèmes...
Les chrysanthèmes (littéralement les fleurs d'or) ont encore plus de facettes que de pétales. Ces symboles séculaires de la maison impériale japonaise ont paradoxalement débarqué sous nos rivages en 1789.
C'est le navigateur marseillais Pierre Blancard qui rapporta de Chine le premier chrysanthème pourpre et le remit au jardinier du roi, André Thoüin. Louis XVI n'eut guère le temps d'admirer l'extraordinaire variabilité génétique de ces plantes qui ne tardèrent pas à donner naissance à des cultivars (variétés obtenues par l'homme) roses, chamois, jaune soufre, blanches et même tuyautées.
Le succès du chrysanthème ne tient pas seulement à sa diversité, mais également à sa période de floraison. Le début du mois de novembre est traditionnellement gris et pluvieux et les couleurs vives, voire violentes, de nombreuses variétés éclairent les parterres et les cimetières, apportant un peu de soleil aux citadins et à ceux qui rendent hommage aux morts.
Considéré comme la fleur des morts en occident, le chrysanthème symbolise toujours l'éternité au pays du soleil levant. On le retrouve sur les passeports japonais, sur le sceau de l'empereur et l'Ordre du Chrysanthème est l'équivalent nippon de notre Légion d'Honneur.
Rendons néanmoins à César ce qui est à César. Le chrysanthème est une plante originaire de Chine et c'est sous l'ère des Han que l'on y fêtait cette fleur en dansant et en buvant de l'alcool... de chrysanthèmes. De même, notre Toussaint était au départ une fête druidique prétexte à de nombreux banquets et beuveries.