Le présent... éclairé par le passé
Le présent… (Exceptionnellement, analyse glanée)
« La nouvelle secousse financière sur le vieux continent annonce un grand bouleversement dans notre histoire. En ce moment donc, il faut penser en regardant large. Si l’on reste scotché à commenter la propagande de son propre gouvernement et les commentaires à l’eau tiède de sa propre social-démocratie on ne voit pas l’essentiel. C'est-à-dire le tableau d’ensemble. En particulier on ne voit pas que le plan d’austérité qui est appliqué dans chaque pays est le même que chez le voisin, avec les mêmes mots, destinés à injecter un sentiment de résignation dans le peuple. Il en est ainsi parce que c’est partout le même enjeu : celui du partage de la richesse. Soit on sort de la crise par de la relance donc des salaires et des dépenses publique soit on en sort en garantissant au capital ses placements financiers donc en cajolant les dividendes. C’est l’un ou l’autre. Les gouvernements européens ont choisi : c’est le capital qui doit être protégé, pas le travail. Or les plans d’austérité ne mènent nulle part. Ou plus exactement ils mènent seulement à une catastrophique contraction de l’économie : tendre toutes les relations sociales entre les personnes, les Nations.
… éclairé par le passé
Après 1929, ce sont les politiques d’austérité qui battaient leur plein. En France, en Allemagne, aux Etats unis, en Grande Bretagne. Partout on comprima les salaires des fonctionnaires, réduisit les dépenses publiques, le budget de l’état… Pour bien dire, c’est à peu près la même chose que ce qui se pratique aujourd’hui. Plus exactement, ce qui se fait aujourd’hui est juste un peu plus violent que les plans d’austérité appliqués après la crise de 1929.
Tous ces gouvernements avaient l’obsession de la monnaie forte ! Le gouvernement Churchill en Grande-Bretagne annonce le retour à la convertibilité or de la livre sterling ! La monnaie britannique se retrouve d'un coup fortement surévaluée. Les produits industriels fabriqués en Grande-Bretagne sont plus chers et le déficit commercial du pays explose. Exactement l’histoire de l’Argentine des années 2000. Que firent alors les habituels très intelligents ? Comme toujours ! Ils ont cogné sur les salaires pour comprimer les dépenses ! Ainsi pour restaurer la compétitivité du charbon national le gouvernement anglais décida de diminuer les salaires des mineurs. Exit Churchill aux élections suivantes. En 1931, le gouvernement travailliste de Ramsay Mac Donald impose lui aussi une sévère politique de rigueur. On croirait du Zapatero ou du Socratés avant l’heure. Toute la panoplie est là : réduction des salaires, réduction des indemnités de chômage, augmentation des impôts. La conséquence de cette politique fut une montée considérable du chômage. Il y eut 11,2 % de chômeurs en 1931 en Grande Bretagne ! Commencèrent alors les « Marches de la Faim » du nord vers Londres. En France, le gouvernement Laval en France, mit en place en 1934 une politique de déflation dont on devine les principales mesures : compressions des dépenses publiques, gel des salaires des fonctionnaires. Cerise délicieuse sur le gâteau des riches : la Banque de France rachetait aux créanciers les bons du Trésor français ! Exactement comme la BCE rachète aux banques les bons du Trésor grec aujourd'hui. Les conséquences de cette politique ont vite montré leurs bienfaits pour l'économie française : chute de la production industrielle de l'ordre de 30 %, et 500.000 chômeurs en plus ! »