Regards philosophiques (109)

Publié le par G-L. P. / J. C.

 

 

 

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Thème :

  « A quoi sert le savoir ? » 

 

  Femme au livre
Femme au livre. Picasso.

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  Introduction :

  

« La peste de l’homme, c’est l‘opinion [le désir] de savoir », nous dit Montaigne (Essais, livre II, 12), et c’est là un paradoxe que lui, l’érudit, nous dise cela. En fait, il nous dit que le savoir n’est pas assurément la voie du bonheur. En quelque sorte et par boutade, il nous dirait presque « heureux les simples d’esprit », on connaît la suite… Mais doit-on pour autant souhaiter être un peu simplet pour être heureux ? Non, bien sûr, car le savoir affranchit ; le savoir est émancipateur ; « le savoir, c’est le pouvoir » (enfin, très souvent). Souvent, ceux qui ne savent pas sont à la merci de ceux qui savent ! Et à cet égard, peut-on dire aujourd’hui que le savoir est d’un égal accès, quelles que soient les catégories sociales ?


Le savoir parfois m’étonne. Je m’étonne du savoir de ceux qui participent à des jeux télévisés ou radiophoniques ; cela me surprend toujours. Je les admire, mais je ne les envie pas forcement. C’est un savoir encyclopédique, un savoir utile pour gagner de l’argent dans un jeu. Pour moi,  je vois là des tonnes de connaissances qui me seraient plutôt inutiles, car elles pourraient, plus que tout, encombrer mon esprit, puisque je n’aurais pas la capacité de mémoire pour tout stocker. C’est, par exemple, dans une émission quotidienne* tout connaître sur le sport, ou pouvoir répondre à toutes les  questions concernant des séries télévisées américaines, questions qui sont de plus classées sous la rubrique « culture générale » et cela m’interpelle. Aïe ! Aïe ! Aïe !  Pour la culture !


Le goût du savoir, l’envie de savoir, ne sont-ils pas préférables à des sommes de savoir enseignées et apprises ? Ce qui confirmerait l’expression : « Savoir par cœur n’est pas savoir » (Montaigne, Essais, I, 26). Autrement dit : la tête bien pleine ou la tête bien faite ?


Après la forte empreinte des philosophes des Lumières, on pouvait espérer beaucoup du savoir en tant qu’élément d’épanouissement de l’individu – d’élément de liberté – de bonheur – du bien vivre ensemble. Peut-on dire que les siècles de savoir accumulé nous ont apporté ce bonheur ?
Pour ne pas déflorer d’entrée le sujet, je laisse également le soin d’énumérer toutes les formes de savoir, de leur transmission, de leur usage, des plaisirs qu’ils procurent, de leur utilité. Les savants, par exemple, nous ont dit que l’eau bout à cent degrés ; cela ne nous apprend pas pour autant à faire cuire un œuf à la coque ! Einstein n’aurait  pas forcément su fabriquer une mouche de pêche à la truite !


Par ailleurs, je ne doute pas qu’au cours de ce débat nous allons évoquer le « savoir sous la main », autrement dit, le savoir numérique. Nous allons peut-être évoquer, la transmission du savoir. Quels acteurs du savoir au faire savoir ?


Enfin, on ne peut pas aborder ce sujet sans définir qu’est-ce que « savoir », qu’est-ce que « le savoir », du verbe au substantif ? Et, en corollaire à ce thème « à quoi sert le savoir », viendra sûrement dans le débat la question : « à quoi doit servir le savoir ? »


De tout cela,  vous allez nous en parler plus amplement, puisque le but de nos débats, c’est aussi de partager, et nos savoirs, et notre désir de savoir.


(* Questions pour un champion)

 

 


    
(A SUIVRE)

 

 

Avec l'aimable autorisation des animateurs, 

extraits de restitution d'un débat du café-philo

http://cafes-philo.org/

avec lequel je garde un lien privilégié

en tant qu'un des artisans de sa création.


 

 

Publié dans culturels

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