Regards philosophiques (15)

Publié le par G-L. P. / J. C.

 

 

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Pourquoi raconter des histoires ? (1)


 

Michel J. : Le conte et la philosophie ont toujours eu à faire ensemble. Je vois sur une table, tout près, un livre de Levy-Strauss, lequel a collecté toute sa vie mythes et histoires… Puis, c’est dans la littérature, où Voltaire raconte ; ce sont « les contes philosophiques ». Mais, pour autant, les contes se sont-ils toujours nourris de la sagesse, voire de la sagesse populaire?… Dans les thèmes abordés par le conte et la philosophie, que de thèmes communs. On est ravi que, dans ce lieu de parole qu’est la Maison du conte,  la parole philosophique soit présente.

 

Le conteur, Abbi : L’acte remarquable et fondateur du grand philosophe de l’oralité d’Afrique Amadou Hampâté Bâ est son travail sur la notion de patrimoine immatériel, qui a fait réfléchir l’UNESCO. Il a fait reconnaître l’oralité comme un bien nécessaire et il l’a fait avec une histoire, et, avec cette histoire, il a convaincu l’ensemble de l’Unesco que l’oralité était un bien à préserver pour l’humanité entière. Donc mon  rêve, ce que j’attends, c’est que la Maison du conte fasse partie du patrimoine immatériel, avec son jardin, avec ses artistes, avec sa maison… En introduction de son récit, Hampâté Bâ dit : « Conter, c’est raconter pour les bambins qui s’ébattent au clair de lune ; mon conte est une histoire fantastique pour les fileuses de coton pendant les longues nuits de la saison froide, mon récit est un passe-temps délectable. Mais pour les mentons velus et pour les talons rugueux, c’est une véritable révélation. Je suis à la fois futile, utile, et instructeur ». Le conte (relaté en totalité à la fin de cette restitution) évoque une petite querelle (en apparence) qui prend des proportions catastrophiques. Cette histoire a été racontée devant le Conseil exécutif de l’UNESO à propos du conflit Israélo/Palestinien pour faire prendre conscience à chacun des dangers potentiels d'une petite querelle qui risque de s'envenimer.

La morale livrée par Amadou Hampâté Bâ, c’est de dire que « chez nous les vieux enseignent aux jeunes » et que : « dès que vous voyez une querelle, si minime soit-elle, intervenez !  Séparez les combattants ! Et faites tout pour les réconcilier ». Car le feu et la querelle sont les deux choses qui sur cette terre, peuvent mettre au monde des enfants plus colossaux qu’eux-mêmes : un incendie ou une guerre !

 

(A suivre)

 

Avec l'aimable autorisation des animateurs, 

extraits de restitution d'un débat du café-philo

http://cafephilo.over-blog.net/

avec lequel je garde un lien privilégié

en tant qu'un des artisans de sa création.


 

Publié dans culturels

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