Silence, elle danse !
Poème précédent :
Peu importe !
Silence, elle danse !
Savez-vous la douleur d’une passion ancrée
Décoiffant la pudeur de sentiments secrets
Mettant à nu nos coeurs à flots, à fleur de peau
Qui murmurent « je t’aime » « je t’aime » à demi-mot.
Croyez-vous ça facile
Dire est-il bien utile ?
Comme mobiliser la force d’une armée
Envahissant nos corps de troubles alarmés
La coupe qui déborde submergée d’émotions
Qui par économie s’abstient, se tait, évite
Ce trop plein qui débite
Un torrent d’affection.
Est-ce l’amour alors, est-ce l’amour si fort
Qui détrône les mots pour y loger nos corps ?
Les mots peuvent dormir sur du papier de soie
D’où viennent se lover de folles arabesques
D’autres naissant aussi sur les murs, sur des fresques
Ou sur des aquarelles d’où résonnent nos voix.
Les mots ne disent rien, la vérité s’élance
Dans des signes traduits par la voix du silence.
L’amour se lit partout, mais on ne le dit pas
Il joue du piano bar, en solo il s’incline
Sur un violon en pleurs d’où vient glisser le pas
Léger, tendre et gracieux de cette ballerine
Qui danse, en silence, sans faux pas
Dessinant ses émois sur chacun de ses pas.