Sous l’aune

Publié le par M. P.

 

 

 

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                Sous l’aune

 

Pourquoi ai-je frappé au heurtoir de mon coeur 

Ouvrant les pages d’une monographie d’enfant ?

Ces quelques gribouillis aux rayons de couleur

Viennent soudain heurter mes souvenirs d’antan.

 

A ciel ouvert mes yeux comme avant s’émerveillent

De jeunes larmes glissent et lèchent mon visage

Epicées d’ombres fraîches qui s’ensoleillent

D’une lumière vive explosée du feuillage.

 

C’est bon de réentendre ces petits riens tout bleus

Tachetés d’or, d’argent. Ils troublent le silence

Dans un bourdonnement criblé de mille feux.

Une sieste d’enfant boit la vie qui commence.

 

Quand le temps se balance aux jours qui s’éternisent

Dans le feuillage lisse ma rêverie s’anime

Troublée par la couleur menthe à l’eau qui tamise

Les secrets bien gardés d’un univers intime.

 

Sous ce drapé soyeux, tu m’attends poésie

Goûtant ma nostalgie comme du pain perdu !

Cette vieille recette sur un papier jauni

Ecorche mes entrailles ruinées par le vécu.

 

Mes jours se font plus courts et le temps m’est compté

Je cours à la recherche de couleurs disparues

Bleu lagon pétillant d’une île abandonnée

Ou bien couleur de neige réenchantant mes rues.

 

Je remonte le temps pour avancer moins vite

Bien avant que l’hiver ne sous-sole l’automne

Un vieux conte de fées me réveille et invite

Le souffle de l’enfance à résonner sous l’aune.

 


 

Publié dans poétiques

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