Regards philosophiques (131)

Publié le par G-L. P. / J. C.

 

 

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Thème :

  « L'argent mène-t-il le monde ? » 

 

 

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  Débat :

 

► On peut penser que les gens qui ont plus d’argent, peuvent plus facilement accéder à la culture, initier très tôt leurs enfants à la culture. La culture est globalement un moyen indispensable avec l’argent, pour mener ce monde.

Il y a, un peu plus d’une semaine, le gouvernement a annoncé qu’il allait légiférer pour limiter les plus hauts salaires. Puis, finalement, il a été décidé que ces « hauts salaires » allaient s’autoréguler. Une fois de plus c’est l’argent qui fixe ses propres règles.

► Pour moi l’argent est un outil, et ceux qui mènent le monde ce sont des individus, et comme le dit un proverbe sud américain, l’argent ne se mange pas. « Lorsque le dernier arbre aura été coupé, péché le dernier poisson, disparue la dernière rivière, l’homme découvrira que l’argent ne se mange pas ».

En fait, ce qui produit les richesses, c’est le travail, et si ce sont les individus qui ont de l’argent qui mènent ce monde (ce qui est regrettable) c’est aussi parce d’autres créent des richesses. L’argent en lui-même ne sert à rien, il n’est qu’un outil d’échange, si vous désirez quelque chose de faramineux qui n’existe pas, vous aurez beau avoir tout l’argent du monde, vous ne l’aurez pas. Toujours il faut, des travailleurs, des paysans, des artisans, des artistes…, qui produisent quelque chose. Donc si on prétend que l’argent mène ce monde, que ceux qui ont de l’argent mènent ce monde, c’est que ceux qui ont le vrai pouvoir de produire des richesses ne connaissent pas leur pouvoir ; car si ce monde existe, s’il vit, si nous sommes tous là avec un toit sur la tête, si nous sommes venus avec une « bagnole en ferraille », c’est parce qu’il y a eu des maçons, parce qu’il y a eu des mineurs qui ont extrait le minerai, des métallurgistes, etc.
Ce qui m’agace, c’est que (plutôt que les gens qui possèdent l’argent), ce sont ces gens indispensables devraient mener ce monde.

* « Cuando sea cortado el último arbol, pescado el último pez y desaparecido el último río, el hombre descubrirá que el dinero no se come » (Refrán indigena)

► On l’a dit dès le début, la question a une certaine naïveté, même s’il est utile d’en parler. Dans l’introduction on a évoqué l’argent comme acteur sans visage. Dans une revue comme « Challenge »  (Les 250 plus grosses fortunes du monde), on voit que les 2% de la population détiennent une richesse égale aux 98% de toute la population. Ces fortunes ont des noms, les deux tiers sont Étatsuniens, d’autres ne le sont pas directement, ils habitent un tout petit pays qui n’est pas très démocratique, le Qatar. En France, nous avons un nom qui revient souvent, c’est Madame Bettencourt ; l’argent, le capital, n’est pas sans visage.

Par ailleurs, le capital a été étudié scientifiquement, Karl Marx parlait du capital, et il parlait aussi du salaire, de la plus-value. Il ne parlait pas simplement de l’argent, de ceux qui en avaient, mais de ceux qui n’en avaient pas, ceux qui vendaient leur force de travail, c’était une réponse à l’argent,  à « l’argent est-il un dieu ? », et la preuve  que non, en sera apportée quand les ouvriers vont se regrouper, créer des syndicats, obtenir des contrats de travail, des congés.., des avantage sociaux.

IL y a un mot peut-être qu’il faut remettre au goût du jour, c’est le dollar, la monnaie qui l’économie. Et on a évoqué l’étalon or : déjà les rois qui faisaient frapper monnaie réduisaient la teneur en métal précieux. C’est en 1971 qu’a cessé la convertibilité du dollar en or, cela a modifié complètement les rapports économiques à l’échelle internationale. Alors les États-Unis ont commencé à faire marcher « la planche à billets » ; la quantité d’argent dans le monde en regard de l’or était devenue irraisonnée.

 Texte de Michèle :

Fric.

Je ne jouerai pas l’avare.

J’aime l’argent mais pas à ce point.

Il n’est pas un jour où je n’y pense pas.

Il est vrai que le sujet est très intéressant.

Donnez-le-moi, je ne le ferai pas doubler,

Ni tripler, mais je le dépenserai à bon escient.

J’en voudrais toujours, mais je me contente du peu que je possède.

Il nous file entre les doigts, mais il repassera par là.

A moi, à moi, les pépètes !

 

   

 

(A SUIVRE)

 

 

Avec l'aimable autorisation des animateurs, 

extraits de restitution d'un débat du café-philo

http://cafes-philo.org/

avec lequel je garde un lien privilégié

en tant qu'un des artisans de sa création.

 

 

 

Publié dans culturels

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