Regards philosophiques (132)

Publié le par G-L. P. / J. C.

 

 

                         Article précédent : Regards philosophiques (131)

 

 

Thème :

« L'argent mène-t-il le monde ? »

 

6

Débat :

 

► L’argent a eu pendant une période une valeur première par rapport à l’or, puis vinrent l’offre et la demande, une référence puisqu’il y avait valeur d’usage. L’or et l’argent servaient aussi à faire des bijoux, ce qui participait au patrimoine des familles, un recours en cas de non validité des monnaies. Déjà au 17ème siècle il y avait des monnaies scripturales, des assignats sans aucune référence à l’or, cela a ruiner beaucoup de gens.

Il y a un mouvement actuel, ce sont les monnaies locales. On achète cette monnaie qui n’a qu’une durée de vie que de quelques mois, ceci afin qu’elle ne serve qu’à l’achat, qu’on ne puisse pas la thésauriser.

► Je ne partage pas l’idée que ceux qui ont beaucoup d’argent auraient plus de culture. L’argent dans ce cas, produit une culture de classe. L’accès à la culture, les livres, le théâtre.., le café-philo, éventuellement, ce n’est pas que pour ceux qui ont de l’argent.

► Notre société  place très haut le pouvoir de l’argent comme nous l’explique dans leur ouvrage Monique Pinçon–Charlot et Michel Pinçon: « L’argent sans foi ni loi » : « L’argent ouvre toutes les portes et supprime tous les obstacles. Lorsque sa possession permet d’accomplir tous les rêves, il devient la finalité même de l’existence ».

Nous sommes en grande partie prisonniers de l’argent, l’argent pris au sens le plus large, c’est-à-dire celui des échanges, achats, transactions au niveau international, que ce soit sur le pétrole, sur les matières premières, vente de centrales nucléaires, vente d’armes, d’avions, et, nous dit une chanson: «Que pèse notre bulletin de vote face à la loi du marché [….] Que valent les droits de l’homme face à la vente d’un airbus » (On lâche rien. HK et les Saltimbanks)
Dans cette période qu’on nomme aussi post-idéaliste, toute alternative au système actuel, (ce système dirigé par l’argent), est écartée d’emblée. Il semble difficile, voire, presque impossible  pour un pays de s’affranchir de l’emprise de l’argent fou, on parle alors du « mur de l’argent ». Nous sommes prisonniers de ce que Jean-Paul Sartre appelle : « la sérialité », c’est-à-dire  qu’un groupe, un État qui veut se démarquer, risque d’être abandonné par les autres. Abandonné parce qu’il déroge du dogme dominant, abandonné parce qu’on a peur que d’autres veuillent l’imiter. On est sous la cloche de la globalisation.

► Un pays dans ce domaine, a fait preuve d’indépendance, c’est l’Islande

► Nous avons une époque de difficultés, une époque où les familles cherchent de l’argent continuellement, il ne faut pas l’oublier, et souvent ces gens-là on ne les connaît pas, ils ne viennent pas au café-philo. Dans bien des pays il y a un telle misère qu’on n’évoque même pas la culture ; je pense aux bidons-ville d’Haïti, et à bien d’autres ; la misère n’a pas de frontière, comme il n’y a pas de frontière pour les banques…

► Florence:


L’argent mène-t-il le monde ?

La fortune est aveugle et le monde est en boule

Comme un flipper géant aux mains des financiers

Je tilt à la demande, je suis la pierre qui roule

Je suis le prisonnier de mes échéanciers

Comme un flipper géant aux mains des financiers

Esclave interchangeable au milieu de la foule

Je suis le prisonnier de mes échéanciers

Pour un écran plasma, pour un rien je roucoule

Esclave interchangeable au milieu de la foule

Je pioche à jamais dans ce pénitencier

Pour un écran plasma, pour un rien je roucoule

Inconscient de mes chaînes, inconscient supplicié

Je pioche à jamais dans ce pénitencier

Je tourne les trois huit et la vie me blackboule

Inconscient de mes chaînes, inconscient supplicié

Il y a si longtemps sous mon soleil d’ampoule

Je tourne les trois huit et la vie me blackboule

Mes rêves sont si frêles, mes rêves émaciés

Il y a si longtemps sous mon soleil d’ampoule

Je suis un vacancier, au milieu des huissiers

Mes rêves sont si frêles, mes rêves émaciés

Je laisse à Betancourt son tailleur pied de poule

Je suis un vacancier, au milieu des huissiers

Et je file à l’anglaise à travers la traboule

Je laisse à Betancourt son tailleur pied de poule

Je suis libre en un mot, je suis le licencié

Et je file à l’anglaise à travers la traboule

Je vais vivre et survivre au fil de mon dossier

Je suis libre en un mot, je suis le licencié

Je ne consomme plus c’est un truc de maboule

Je vais vivre et survivre au fil de mon dossier

J’accuse réception et le courrier me saoule

Je ne consomme plus c’est un truc de maboule

Cétélem, Cofidis, sont du genre putassiers

J’accuse réception et le courrier me saoule

Rien à négocier, mort aux paperassiers

Cétélem, Cofidis, sont du genre putassiers

Capital nourricier, je ne suis pas ta poule

Rien à négocier, mort aux paperassiers

La fortune est aveugle et le monde est en boule

 

 

 

Extraits de restitution d'un débat du café-philo

http://cafes-philo.org/

avec lequel je garde un lien privilégié

en tant qu'un des artisans de sa création.

 

 

 

Publié dans culturels

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article