« Ni haine, ni oubli » (27)
(Du 26 mai au 11 juin 1942) (suite - 8)
9-10 juin
Arrivons à ?h1/.4, dînons à l’œil au secours national et prenons une chambre( ? ) à deux (30 F) à coté de la gare ; demain matin à 5h10 partons pour Paris par Giart( ?), Laon, Tergnié et Paris à 11h30 ; mangeons un casse croûte, sardines, saucisson et limonade.
Maintenant nous devons attendre le train pour Bordeaux qui est à 21h25 ; la fatigue se fait sentir ; je souffre de la cheville que je n’ai pas eu le temps de baigner (? ) ce matin.
11 juin 1942
Salies de Béarn, ligne de démarcation.
(1) Il a plusieurs fois raconté qu’il avait hésité : dans quelle maison aller se renseigner ? C’était un dimanche, et il a frappé à la maison de ceux qui allait à la messe ; ceux-ci l’ont bien accueilli et caché ; ils lui ont dit que ceux de la maison à côté l’aurait renvoyé chez les allemands.
ANNEXE
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Attestation d’évasion
(Envoyée à Mr D. en 1948 à la demande de celui-ci)
Je soussigné, J. Jean, né en 1904 à Bénac, Hautes Pyrénées, ancien prisonnier de guerre no58 497,
avoir été envoyé travailler dans une ferme au village de Passentin au stalag II D Poméranie.
Au printemps 1942, Maurice D. qui avait déjà tenté une évasion, est venu nous rejoindre ; et tous les deux avons décidés de repartir : nous nous sommes cachés dans un wagon de pommes de terre à destination de l’Espagne dans la gare toute proche. Hélas, en ouvrant la porte du wagon nous avons été pris et renvoyés au camp, cellule, compagnie disciplinaire.
Quelques jours plus tard, tous les évadés repris, avons été dirigés au camp 9 A à Francfort sur Mein où se formait le convoi de Rawa-Ruska ; là, nous avons été entassé 40 par Wagon à bestiaux.
Sitôt la nuit arrivée, nous avons réussi à ouvrir la porte et avons sauté du train qui roulait bien sûr toujours ; de ce fait nous avons été séparé.
Comme j’avais la boussole, j’ai réussi.
Maurice D.a été repris et envoyé à Rawa-Ruska.
Tels sont le faits de notre évasion.
Jean J.
(FIN)