Edvige et surréalité
Citoyen LAMBDA : Quelle surprise de te rencontrer ici ! Comment vas-tu ?
Edvige FICHIER : Jusqu'à ces derniers jours, j'avais la forme, le moral et, par devoir, je m'appliquais, avec conviction et fermeté, à défendre contre toutes les critiques mon projet (Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale).
Citoyen LAMBDA : Comme tu agis habituellement !
Edvige FICHIER : De plus, je me faisais un plaisir de tacler avec une ironie jouissive les collègues bafouant même la solidarité minimale que se doivent des équipiers exemplaires.
Citoyen LAMBDA : Je l'avais évidemment remarqué...
Et maintenant, ce n'est plus le cas ?
Edvige FICHIER : Oh ! que non. Tu dois l'avoir également
compris.
Citoyen LAMBDA : Je crois que oui... mais pourquoi ?
Edvige FICHIER : Le « chef » ayant parlé, ayant dit son mot, mon discours est devenu subitement caduque, dérisoire, inaudible... mon humiliation, tu peux t'en douter, s'accroît... et ma motivation, par contre, elle, s'estompe, faiblit.
Citoyen LAMBDA : N'est-ce pas la fonction qui le veut ?
Edvige FICHIER : Sans doute... tu as certainement raison... mais tout
de même... un seul mot de qui tu sais et, tout, sous vos pieds, se disloque, s'effrite, se craquelle... Accepterais-tu, toi, avec le sourire, sans mots dire
comme sans maudire, d'être ainsi déconsidéré, discrédité publiquement ?
Citoyen LAMBDA : Non, bien sûr et je comprends ton amertume. Il y a de quoi. Mais, et tu le sais, cela ne me serait pas arrivé car moi je ne défends pas ce projet. Je suis hostile à certaines dispositions de ce décret...
Edvige FICHIER : Toujours égal à toi même ! A plus tard...