Espoir... et réalité
Comme chacun le sait, l'a entendu sous tous les sons de cloche, lu,
Barack Obama, au vu des résultats cette fois-ci sans ambiguïté aucune,
sera, à partir du 20 janvier 2009, le 44ème Président des Etats-Unis.
Et, immédiatement, ici aussi, pour changer, le déferlement médiatique !
Excessif ! Et même la dure réalité de certains Etats a été un peu décrite
comme rarement elle l'avait été précédemment... Modèle oblige !
Reste maintenant à expliquer, analyser, approfondir les différentes raisons
pour lesquelles les américains ont confié, en pleine tourmente économique,
la direction du navire à un tout autre capitaine, à un tout autre équipage !
Vote historique ? Oui, déjà, sans doute... mais, également, vote sanction...
et, pour positiver à nouveau, vote citoyen donc politiquement réconfortant...
de l'acteur essentiel, oublié dès les résultats connus, le peuple américain.
Ce candidat, démocrate donc par essence opposé à la politique de Bush,
jeune, noir aussi ou plutôt métis, représentait pour beaucoup de personnes
l'espoir, le seul espoir d'en finir, enfin, avec les retombées désastreuses,
de la folle politique menée toutes ces dernières années par les néolibéraux.
Or, l'être humain a besoin de rêver de changement, de s'évader dans un idéal
pour accepter le quotidien, l'inconcevable et parfois même l'inacceptable...
que son regard lucide, aujourd'hui mondialisé, lui fait juger comme tel.
Cela explique en partie sûrement que le peuple américain, majoritairement,
et avec le bon sens qui souvent caractérise tous les peuples pouvant s'exprimer,
a, librement, démocratiquement, demandé un vrai changement d'orientation.
En démocratie, quoiqu'on en dise, le peuple sait en effet toujours réagir,
quand il le faut, aux excès des « élites » qui, sans éthique, l'écrasent, l'étranglent !
Inutile de remonter de nombreuses marches de l'histoire pour s'en convaincre !
Inutile de revenir à la révolution française qui toujours fait la grandeur de notre pays !
En 2005, le peuple français n'a-t-il pas su dire non à l'Europe de la finance ?
Ah ! si nos dirigeants avaient été respectueux, comme cela aurait été logique
et surtout la moindre des choses, du verdict des urnes, de la sagesse populaire !
Comment ne pas, aujourd'hui plus que jamais, en rêver, à notre tour ?
La réalité serait peut-être quelque peu différente... Oui, peut-être ...
Restons malgré tout perplexe, sceptique... comme doivent l'être, peut-être,
déjà, nombre de partisans, réalistes, d'Obama aux Etats-Unis d'Amérique...
Après l'euphorie viendront, à brève échéance hélas et pas besoin d'être devin,
les difficultés, les désillusions, les déceptions qui seront à la mesure des attentes,
des espoirs car, même après une campagne dynamique, intelligente mais argentée,
les puissances financières, les banques "renflouées" par les Etats resteront, à priori...
les « maîtres du monde». Alors ? Pour l'intérêt général, de tous, ici comme ailleurs,
espérer... encore... toujours... en l'Homme... aux citoyens !