Béout, claire montagne
Poème précédent : La danse
A cette époque là j’étais encore enfant
Du temps où nous vivions tous à « Claire Montagne »
C’est au pied du Béout, majestueux, imposant
Qu’on prenait le sentier qui menait aux campagnes.
Passant par l’Arrouza nous traversions le Gave
Sur le vieux pont de bois qui nous impressionnait
Par ses petits chemins aux odeurs douces et suaves
D’un bon pas nous faisions le « Tour de la Vallée ».
Nous l’avons fait souvent et en toute saison
Car même par temps chaud l’air était vivifiant
Au printemps la nature fleurissait en boutons
Saupoudrant la montagne de bourgeons roses et blancs.
Le Béout en automne me charmait par ses tons
Mais l’hiver de ses neiges sous un ciel transparent
C’était une splendeur ! On eut dit du coton
Posé telle une cape sur ce corps coruscant.
Au sommet son étoile juste à la nuit tombée
Clignotait …cadencée au rythme de mon cœur
Un jour pour des manœuvres, mon père l’a survolée
A voir son Nord-Atlas, j’exaltais de bonheur.
De Lourdes on y accédait par son téléphérique
Qui franchissait le Gave, gravissait son sommet
Juste au pied de l’étoile ce décor féerique
Nous plongeait dans un monde perdu et exilé.
Du Béout j’ai gardé le goût des lieux sauvages
Bucoliques et champêtres, arrosés par les rus
En passant par Aspin j’aimais ce mot « Village»
Aux accents du terroir par les sentiers battus.